Patrimoine.


Le village fut baptisé au Moyen-Âge où il était originellement connu sous son nom latin, Alta Villa, la « ville haute » en 1256. Ses vestiges gallo-romains laissent toutefois deviner une histoire bien plus ancienne.

Géologie

Hautevelle, ce sont 778 hectares dont 388 hectares boisés. Le village se situe à 265 mètres d’altitude avec une exposition dominante au sud-ouest.

‌Il compte trois dépendances : le Beuchot, la Logeotte et l’Ermitage.

‌Sa terre est caractérisée par des roches sédimentaires telles que le calcaire, le grès, la marne irisée et la dolomie-moellon.

Histoire

Hautevelle était un village barrois enclavé dans la comté de Bourgogne. Faisant plus tard partie de la châtellenie de Conflans, le comte de Bar lui étendit les franchises de Conflans en 1319.

‌Un prieuré de Bénédictins sièga à Hautevelle avant son union avec l’abbaye de Faverney, prononcée en 407 apr. J.-C. par l’abbé de la Chaise Dieu, et confirmée par le pape Grégoire XII.

Ses origines catholiques

On aperçoit au loin le village d'Hautevelle grâce à son église qui domine la vallée. Ses fondations paraîtraient remonter au XIe ou XIIe siècle ; le cœur en serait la partie la plus ancienne. Elle doit cependant son air de cathédrale à l’architecte Colard qui a reconstruit l’édifice dans le style néogothique en 1874.

‌L'église doit son nom à la relique de l’évêque Saint-Didier qui a été offerte à la paroisse le 16 juin 1719 par le chanoine de la cathédrale de Langres. Cette relique est conservée et exposée à la vénération des fidèles tant de la dite paroisse que des étrangers qui viennent fréquemment en pèlerinage en cette église pour y invoquer ce saint martyr en leurs besoins. C’est le « trésor » de l’église d’Hautevelle.

‌Les habitants d’Hautevelle ont pendant plusieurs siècles vénéré ces saints matyrs. Ils ont érigé dans leur église une confrérie sous l’invocation de Saint-Sébastien. S’en est suivi la vénération de Saint-Roch dans l’espoir de préserver leurs familles du fléau de la peste.

Le chêne de la Vierge

Lors de la guerre de Crimée en 1854, deux amis, l’un du Beuchot, l’autre d’Hautevelle, partent rejoindre les rangs. Ils promettent alors que s’ils reviennent tous deux vivants et ont la chance de poser à nouveau les yeux sur leur village d’enfance, ils y accrocheront une Vierge pour la remercier. ‌

‌La nuit de leur retrouvaille, emplis de joie, ils fabriquèrent et accrochèrent cette maisonnette contenant une Sainte-Vierge, sur ce chêne déjà deux fois centenaire. ‌

‌Il est dit que le jour où le chêne mourra, la Vierge sera placée sur un chêne voisin. Aujourd’hui, le chêne a près de quatre siècles et la maisonnette y demeure toujours.

Le Beuchot

Le hameau doit son nom au forgeron qui avait construit un martinet sur le ruisseau de la Roge.

Histoire

Un acte de vente mentionne l'existence du "moulin et battant d'Hautevelle" en 1539. Un haut fourneau y aurait fondu les premiers boulets de canon du XVe siècle, mais il a peu à peu disparu. Le pignon d'un bâtiment porte une pierre frappée d'une croix de Lorraine et du millésime 1715, attestant une reconstruction à cette date. Le fourneau était exploité à partir de 1739 mais en 1790, sa production restait peu importante, et malgré lui avoir adjoint deux feux d’affinerie, il cessa de fonctionner en 1795.

‌Les forges lui succédèrent et furent elles-mêmes transformées en tréfilerie en 1880. La tréfilerie du Beuchot a désormais fermé ses portes.

L'étang du Beuchot

Surtout connu pour son étang homonyme de 24 hectares qui alimentait autrefois la turbine des forges, le calme et la sérénité de ce lieu en font aujourd’hui l’endroit rêvé des pêcheurs et des amoureux de la nature.

‌C’est le point de départ du ruisseau de la Roge qui se jette dans la rivère de la Lanterne à Briaucourt.


Une bernache à cou roux, un oiseau menacé, y a même été aperçu. La présence de nénuphars nains a aussi été confirmée en 2005 à proximité de l’exutoire, totalisant 250 tiges en fruits recourbés sous la surface de l’eau. Les nénuphars jaunes recouvrent quant à eux la plus grande partie de l’étang.

La poète du Beuchot

Au milieu des grandes forêts de la région, le hameau du Beuchot, qui nous est révélé dans les aspects les plus divers de sa nature, a inspiré à lui seul l’œuvre entière d’une poète, Marie Dauguet.

‌Marie Dauguet est en effet une poète bucolique à la poésie rayonnante d'un panthéisme passionné.

‌Née Julie Marie Aubert, le 2 avril 1860, elle s’établit aux forges du Beuchot en 1875 avec ses parents. C’est là qu’elle épousa en 1881, son ami d’enfance, Henri Dauguet.
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‌C'est dans cette grande maison, près de la forge se reflétant dans les eaux de l’étang, qu'elle a tracé des impressions poétiques et composé ses recueils dans lesquels s'exalte un culte fervent de la nature, de la beauté rustique et des animaux. Ces derniers, et surtout son chien, étant sa compagnie de prédilection.

‌En 1905, elle conquit la notoriété la conduisant à séjourner à plusieurs reprises à Paris, où elle fit la connaissance de nombreux poètes célèbres, dont Gabriel d’Annunzio, qui lui rendit personnellement visite au Beuchot.

‌Elle publia notamment « Par amour » en 1905 au Mercure qui fut couronné par l’Académie Française. Émile Faguet s’exclama alors « voici enfin un vrai poète ! ».

La Logeotte et l'Ermitage

La Logeotte

Hameau du village d’Hautevelle, Claude-Antoine-Albert Franchet de Rans, Prieur de Fontaine, acquis la Grange de la Logeotte en 1721.

‌Pendant la seconde guerre mondiale, un groupe de résistants appelé « Rethel » formé d’une quarantaine de membres et appartenant au maquis Rabat, avaient choisi la grande tranchée du bois de la Reine au lieu-dit « Le Patouillet » puis la ferme de la Logeotte au Beuchot pour leurs réunions clandestines. Ce lieu-dit fut aussi le centre de dispersion lors des sabotages.

‌En septembre 1944, lors du séjour du groupe à la Logeotte, fut effectué un parachutage au lieu-dit « Peu d’Aquet » vers Selles, au profit d’un escadron S.A. britannique et du maquis local.

L'Ermitage


‌L’Ermitage a été construit au XVIIe siècle sous le vocable de Notre-Dame de Bonne Nouvelle. Il fut transmis à l’abbaye de Faverney qui envoya sur place des frères instituteurs. Ils avaient pour mission de pourvoir à l’instruction des enfants des villages voisins.

‌Le 9 février 1794, un citoyen nommé Girardot acheta pour 50.000 livres, les fonds restants appartenant au prieuré de Fontaine et cet Ermitage. Le lieu revint alors dans le giron séculier sur la commune d’Hautevelle.

‌De nos jours, il ne reste plus rien de son passé religieux.